Notre avis et/ou analyse
!! Attention avant lecture !! Qui dit avis dit des risques de spoil.
Benoît

Avis écrit le 07/10/2025
« Et vous, que feriez-vous si vous appreniez que vous allez mourir ? »
Yomei Ichinen no Boku ga, Yomei Hantoshi no Kimi to Deatta Hanashi, L’Esquisse de nos vies en français, est un film bouleversant qui m’a marqué au plus profond de mon être. Ce n’est pas le premier film que je regarde qui traite de la maladie, mais celui-ci, sans que je puisse en expliquer la raison, est d’un tout autre niveau.
On connaît la fin dès les huit premières minutes du film. Alors pourquoi le regarder ? Parce que le message qu’il transmet est si fort qu’il est impossible de ne pas être ému. Préparez votre boîte de mouchoirs et plongez-vous dans l’histoire de deux adolescents condamnés à 17 ans.
Tout commence par une rencontre. Une rencontre due au hasard. Ce film ne tombe jamais dans le pathos ni dans le mélodrame ; tout est dans la subtilité. Au bout de quelques minutes, le spectateur sait à quoi s’attendre. Il connaît déjà la fin, alors pourquoi regarder un film dont on devine le dénouement ? Pour le chemin. Un chemin qui mène au même résultat, mais dont l’apprentissage se fait en route, et non à l’arrivée.
Un apprentissage qui m’a profondément ému. Ce film m’a rappelé l’importance de vivre le moment présent, plutôt que de s’inquiéter de ce qui va venir, et m’a fait réfléchir à ce qui compte vraiment dans la vie. Sachant qu’ils sont condamnés, ils chérissent chaque instant et s’ouvrent à l’autre. Cet amour sincère porté à l’écran m’a énormément touché. On voit le cocon s’ouvrir pour laisser place à un papillon. Tout se joue dans les échanges humains. À aucun moment le matériel n’est mis en avant. Ce lien qui les unit est simple, beau, et magnifiquement mis en scène.
L’histoire, dans le fond, n’a rien d’original. Souvent, ce type de récit met en scène une seule personne condamnée, et le message se déploie tout au long du film. Ici, ils sont deux, ce qui double l’impact émotionnel. Hormis cela, et la quantité de mouchoirs nécessaire, le fond reste classique. Tout repose sur la réalisation et la manière de porter cette histoire à l’écran. On y retrouve beaucoup de symboles, notamment celui des fleurs, qui prend tout son sens dans la scène finale. Pas besoin de mots : un simple geste, une image, suffit à tout dire. Et au-delà de cela, la réalisation est un véritable bijou. Miki Takahiro signe un grand film, d’une justesse rare. Les plans, les couleurs, la musique, tout est pensé avec soin pour sublimer cette histoire entre deux adolescents.
Mais au milieu de cette maladie, quel est le vrai message ? Au-delà de l’invitation à vivre l’instant présent, que l’on oublie si souvent, moi le premier, le cœur du film est ailleurs : rendre l’autre heureux et prendre soin de lui. Quand on cherche un sens à sa vie, n’est-ce pas là le plus essentiel ? Car le plus beau sentiment au monde n’est-il pas celui d’aimer quelqu’un d’autre ?
Mais comment aimer quand on sait que l’on est condamné ? Quand Akito décide de chérir chaque instant passé avec Haruna, cette dernière s’ouvre peu à peu à lui. De cette rencontre naît un amour sincère. Et même si elle sait qu’il ne lui reste que six mois à vivre, elle choisit de continuer. L’un et l’autre apprennent à se connaître, grandissent ensemble, partagent des moments inoubliables. Tout cela pour rappeler que, finalement, ce qui compte le plus, c’est le moment présent.
Côté distribution, j’ai découvert une actrice incroyable : Deguchi Natsuki. Elle interprète son rôle avec une justesse et une sensibilité rares. Je n’ai pas de mots pour décrire ce que j’ai ressenti. Une actrice qui, sans aucun doute, ira loin.
Quant à Nagase Ren, il n’est malheureusement pas au même niveau. Cela se ressent à l’écran : il lui manque encore un peu de maturité de jeu pour incarner un personnage aussi complexe. Cela n’enlève rien à la beauté du film, mais la différence d’interprétation est perceptible.
Au final, cette rencontre a coloré la vie de l’un comme de l’autre. Ce genre de film me rappelle ce qui est réellement essentiel. Le matériel reste important, bien sûr, mais le dernier jour de notre vie, rien de tout cela n’entrera dans le cercueil. Ce qui demeurera, ce sont les sentiments, les souvenirs et l’amour que l’on a su donner. Et si le plus important, finalement, n’était pas de passer le reste de sa vie à rendre quelqu’un heureux ? Je médite encore dessus. Un film que je recommande à 10 000 %.