Le vélo est un moyen de transport universel, mais il a une place toute particulière au Japon. Cela fait plus de trois ans que je suis arrivé au Japon, et notamment à Fukuoka, et depuis ce moment, j’ai redécouvert une chose : le vélo. Il est omniprésent partout, bien sûr sur la route, mais surtout sur les trottoirs. Si l'on est au Japon, on ne peut pas passer à côté. Mais pourquoi un tel engouement ? Essayons d'y voir plus clair.
Introduction
Quand on pense au Japon, et à ses moyens de locomotion, c'est très rapidement la voiture, avec ses grands groupes mondiaux, et le train qui viennent en premier à l'esprit. Mais il y a un moyen de locomotion dont on ne pense pas spécialement : le vélo. C'est une image que l'on n'attribue pas spécialement à ce pays. Et pourtant ! Ce moyen de locomotion est très largement répandu sur l'archipel. Si vous êtes amenés à venir au Japon, vous ne pourrez pas passer à côté.
Plusieurs millions présents sur le marché, cela a aussi un revers de la médaille. Riche d'un large choix, ce moyen de locomotion a séduit plus d'un Japonais. Mais qui dit moyen de locomotion, dit règles spécifiques. Voyons tout cela dans le détail.
En chiffre
- En 1970, il y a 27 643 000 vélos au Japon.
- En 2019, il y a 67 616 000 vélos au Japon.
Les choix
Le Japon propose un large choix de vélo.
En voici une liste (non-exhaustive) :
- vélo dit de ville
- vélo électrique
- vélo professionnel
- vélo tout-terrain (VTT)
- vélo de course
- vélo à louer
- vélo d'occasion
- ...
Le vélo dit de ville
Il faut savoir qu'au Japon, les vélos que l'on appelle de ville sont les vélos les plus courants. Son nom japonais est : Mamachari. Simple vélo, ils ont, pour la majeure partie d'entre eux, un panier sur le devant. Pratique, quiconque qui fait ses courses y placera ses achats dedans.
Étant le vélo le plus commun, c'est dans n'importe quel magasin de vélos qu'il est possible de se le procurer.
Prix
Les prix neufs peuvent aller, en moyenne, de 9,000 ¥ à 20,000 ¥ (〜 69 € à 153 €).
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Exemple d'un vélo dit de ville, Mamachari.
Le vélo électrique
Le vélo électrique est classique et ne change pas de ce que l'on peut trouver ailleurs. Il y a un moteur de présent pour vous aider lorsque vous pédalez.
Prix
Les prix neufs commencent, en moyenne, à partir de 90,000 ¥ (〜 à partir de 690 €).
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Exemples de vélos électrique japonais.
Le vélo professionnel
C'est le vélo que vous trouverez dans des magasins spécialisés. Au Japon, à titre d'exemple, il existe le magasin Y's road, où vous pourrez y trouver des vélos de course comme ceux que l'on peut voir sur le Tour de France, entre autres. Ces magasins vendent aussi tous les accessoires allant des vêtements aux objets pour réparer votre vélo. Le magasin d'excellence pour les passionnés du deux-roues.
Prix
Les prix neufs peuvent aller, en moyenne, de 57,000 à 625,000 ¥ (〜 de 436 € à 4785 €).
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Enseigne et intérieur du magasin de vélos Y's road à Fukuoka.
Le vélo à louer
Au Japon, vous pouvez bien sûr louer des vélos. Comme j'en parle dans un de mes articles, Aino-shima, lorsque vous vous trouvez dans un lieu touristique, cela se fait beaucoup.
Mais il existe aussi des compagnies au Japon, principalement dans les grandes villes, où vous pouvez louer votre vélo. Il vous suffit de télécharger l'application de la société en question, de vous y enregistrer et après avoir terminé les inscriptions d'usage, vous êtes prêt à pouvoir louer votre vélo. Vous scanner le QR code du vélo et ce dernier est prêt à être utilisé. Cela fonctionne par abonnement, par pass à la journée, au mois, etc. C'est simplement le velib japonais.
Prix
Le prix à la location varie tellement, qu'un prix fixe ne peut pas être donné.
Pour indication, le prix qui est pratiqué à Fukuoka est de 6 ¥ / minute. Autrement dit, cela fait 0.04 €. Il n'y a pas d'abonnement. Il suffit de s'inscrire sur l'application, d'entrer ses coordonnées personnelles et un numéro de carte bancaire. Ceci fait, vous pouvez utiliser le vélo, sans aucun problème, dans la foulée.
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Le Velib de Fukuoka : Chari.
Le vélo d'occasion
Le vélo d'occasion est aussi très intéressant notamment si vous avez pour objectif de rester longtemps sur le sol japonais. Vous y trouverez toutes sortes de vélos allant du simple vélo de ville jusqu'au vélo de compétition.
Où les trouver ?
- site web de petites annonces anglophone ou japonais
- dans les magasins d'occasions
- dans les magasins de vélos
Prix
Une fourchette de prix ne peut pas être donnée étant donné que cela varie en fonction du vélo que vous souhaitez acheter, ainsi que de la qualité de ce dernier. Mais cela peut commencer aux alentours de 3,000 ¥ (〜 23 €).
Les règles
Voici les règles à respecter sur le papier :
- respecter le code de la route.
- rouler à gauche.
- avoir un phare à l'avant qui fonctionne afin d'être visible des autres en pleine nuit.
- faire en sorte que votre vélo soit immatriculé et que le sticket soit apposé.
- ne pas rouler sur les trottoirs, sauf mention contraire.
- ne pas rouler en utilisant le téléphone portable.
- ne pas rouler tout en tenant un parapluie.
- ne pas rouler en ayant des écouteurs.
- ne pas rouler après avoir bu de l'alcool.
- ne pas utiliser la sonnette sauf en cas d'extrême urgence.
- ne pas rouler deux vélos côte à côte.
Je souhaite revenir, premièrement, sur le point 4. Au Japon, il faut se rendre au koban, la police japonaise, afin d'y aller pour y faire enregistrer et immatriculer son vélo. Cela ne prend guère de temps et c'est demandé. Du moins, c'est écrit ainsi de manière officielle, mais dans les faits, c'est tout autre chose. Je vais parler de mon expérience personnelle. J'ai acheté un vélo d'occasion et ce dernier n'était pas immatriculé. Par deux fois, je me suis fait arrêter par la police japonaise. Ils ont voulu vérifier mon identité, mais pas seulement. Le vélo n'ayant pas de numéro, il pourrait être un vélo volé. De ce fait, je leur présentais le papier que le magasin m'a donné, et cela, c'est toujours très bien passer. C'est le vendeur lui-même, lorsqu'il m'a fourni ce papier justifiant mon achat, qui m'a indiqué que cela suffisait en cas de contrôle. Autrement dit, il y a l'officiel et il y a les faits.
Quant au deuxième point sur lequel je souhaite revenir, c'est le point 5. Toute personne qui s'est déjà rendue au Japon ou, encore plus, s'il y vit, dans les grandes villes : tout le monde roule sur les trottoirs. Sur la route ? Il est très rare que l'on soit plusieurs. Très souvent, je suis le seul cycliste.
Enfin, les points 6, 7, 8 sont des choses que de nombreux Japonais ne tiennent pas en compte, bien au contraire. Les accrochages que j'ai eus avec des gens qui roulaient avec un parapluie par temps de pluie, par exemple, sont déjà arrivés, malheureusement.
Exemples de panneaux interdisant de rouler sur le trottoir ou de stationner.
Les parkings à vélo
Il faut savoir qu'au Japon, les parkings à vélos sont omniprésents. Il est très simple d'en trouver et cela ne coûte pas cher. À Fukuoka, si vous décidez d'utiliser un de ces parkings, cela va de 50 ¥ à 100 ¥. Autrement dit, si l'on convertit cette somme en euros, cela donne du 0 € 38 à 0 € 76. Cette somme vous est demandée soit pour 12 h, soit pour 24 h de parking. Tout en sachant que la majorité des cas, cela est pour 24 h. Donc au final, que vous laissiez votre vélo 4 h ou bien 24 h, vous allez payer la même somme. (les chiffres indiqués sont ceux pratiqués à Fukuoka, j'ignore si cela vous en coûte le même prix dans d'autres villes du Japon.)
Exemple de tarifs pratiqué à Fukuoka. Ce panneau indique aussi de quelle manière vous devez garer votre vélo.
Mais attention ! Il faut savoir que si vous laissez votre vélo n'importe où et que la fourrière des vélos passe au même moment, ils vous l'embarquent. C'est en regardant le camion remorque que vous pouvez dire au revoir à votre vélo. Vous pouvez bien sûr le récupérer, mais cela vous coûtera, à Fukuoka, la somme de 2,500 ¥ soit l'équivalent de 〜 19 € 25.
Du gratuit ! Il existe même des parkings où les deux premières heures, voire au maximum les trois premières heures, notamment les parkings de la ville, sont gratuites. Donc au final, cela ne sert à rien de prendre des risques.
Exemple de parking souterrain à Fukuoka gratuit 3 h et au délà cela coûte 50 ¥.
Exemple de parking à Fukuoka avec son horodateur.
Quand vous vous rendez dans ce genre de parking, en sous-sol ou en plein air, il est très simple de s'acquitter de la somme demandée. Vous allez à la borne, vous indiquez le numéro où votre vélo est stationné, vous payez, vous appuyez sur le bouton rouge et vous pouvez récupérer votre vélo sans problème.
Les pistes cyclables
Même si elles sont présentes au Japon, elles se font malheureusement rares.
Exemple de piste cyclable au Japon.
Le choix économique
Le vélo est prisé de bon nombre de personnes pour son prix. Vous le payez une fois, et à moins d'avoir quelques réparations, cela reste un investissement sur le long terme très intéressant. En plus de cela, les parkings à vélos ne sont pas chers, cela permet d'avoir un moyen de locomotion à moindre coût pour les courts et moyens trajets.
Les problèmes
Cette quantité de vélos sur le marché japonais fait que beaucoup sont abandonnés. Il n'est pas rare d'en trouver bon nombre dans les parkings à vélos, laissé ainsi depuis des semaines, des mois. Les gérants de ces parkings apposent leur papier et passé un délai, le vélo est saisi. Il est aussi possible d'en trouver dans les rues, mais le pire reste au fond des rivières. Quand l'eau est évacuée, il n'est pas rare d'y voir un vélo plein de boue et de vase.
Conclusion
Après avoir vécu deux mois à Tokyo, où j’ai utilisé principalement les transports en commun comme le train ou le métro, je suis arrivé à Fukuoka. Au début, j’ai gardé mes automatismes de la capitale, mais très rapidement, je me suis rendu compte que ça allait, là aussi, me coûter cher. C’est alors que j’ai découvert du moins, redécouvert : le vélo. En France, c'était la voiture, au Japon, c'est le vélo.
C'est aussi, pour moi, un excellent moyen de découvrir la ville où vous vous trouvez d'une autre manière. Vous allez emprunter des chemins que vous ne prendriez pas habituellement.
Le vélo est un indispensable. Existant sous différentes formes et pour tous les budgets, chacun peut y trouver son bonheur !