Notre avis et/ou analyse
!! Attention avant lecture !! Qui dit avis dit des risques de spoil.
Benoît
Avis écrit le 09/11/2017
« Le rôle de la femme dans la société japonaise. »
Roman de ce Japon d'après-guerre, l'auteur va nous mettre en avant une famille typique japonaise. Cette dernière va petit à petit éclater, laissant de côté tous les codes existants. À la recherche de solutions et de réponses, le personnage principal se questionne et essaye de raisonner de la meilleure des façons afin de s'en sortir. Pendant que sa famille va, petit à petit, éclater d’événement en événement.
L'auteur va nous décrire une famille typique d'après-guerre au Japon qui pense de plus en plus à vivre comme les Américains. On le constate par les amis que côtoie la famille, le mode de vie et la maison qui est construite. Cette famille essaye d'avoir le même mode de vie que les Américains. Mais c'est justement un de ses habitants qui va la faire éclater. Il va avoir une relation avec la femme de maison et cela va être le début de la descente aux enfers.
Dans cette image de la famille, on a celle de vivre enfermé et de garder sa famille pour soi. Ne penser qu'à soi et ses enfants, les autres n'ont pas d'importance. Mais quand on est en extérieur, il faut que dans les apparences, la famille soit parfaite, même si, comme dans notre histoire, il y a beaucoup de dissonances et de problèmes. On est clairement plongé au cœur de cette famille avec Shunsuke qui essaye d'être le père de famille tellement souhaité auprès des siens. Mais il n'y arrive pas. Il a besoin de liberté. Il se cherche. Il veut être l'homme qui comble sa femme, mais ne sait pas comment s'y prendre ou bien s'il fait bien les choses. Ce roman est tout un raisonnement et une recherche sur la famille dans un foyer japonais.
Ce que ce roman va nous apprendre, c'est que la femme a finalement le rôle le plus important. Sans elle tout s'effondre. C'est à elle que l'on se réfère au moindre problème. Le père de famille n'est présent que pour travailler et payer les factures. Son salaire, il ne peut guère en profiter. C'est la femme qui va s'en occuper. Ce dernier va donc chercher à avoir des libertés, dans notre cas cela sera par des voyages, par exemple. C'est tout un mode de vie typique qui nous est décrit. C'est le premier roman que je lis de cet auteur et je suis très agréablement surpris. J'ai pris beaucoup de plaisir à ma lecture. Il va dans les détails, on est dans la tête du personnage principale et il fait en sorte que l'on soit réellement dans l'action. C'est réellement bien écrit et donc traduit. Ensuite, j'ai toujours du mal avec les prénoms, donc, il m'est arrivé de parfois ne pas me souvenir qui est qui quand le personnage n'est pas redondant.
On voit que tout explose petit à petit lors de la maladie de Tokiko. Elle se veut forte et ne pense qu'à sa guérison. Son mari réalise tous ses désirs. Passage qui relativement dur à lire, mais qui nous met face à la maladie et au temps qui passe. Cette jeunesse où l'on aurait aimé plus en profiter ou du moins faire réellement ce que l'on souhaitait. Un message qui me touche tout particulièrement : ne pas perdre son temps, car c'est la seule chose que l'on ne peut pas acheter. On se recentre, dans ces moments-là, sur l'essentiel.
Après le drame vient la recherche d'un certain équilibre familial. Après la maladie, la mort, qui va impliquer l'explosion du foyer familial et la recherche de solutions. La femme est donc bien le pilier de la famille. Le mari est prêt à prendre n'importe quelle femme et à se marier avec elle. Cela en devient presque vital. Cela l'obnubile et il ne pense qu'à cela. On en vient à se demander : mais qui est vraiment malade ? Un passage très prenant avec encore une fois des détails qui ont permis de m'immerger complètement dans la tête des protagonistes et dans les événements évoqués.
Au final, ce roman est une petite surprise. J'ai découvert un auteur pour qui j'aime beaucoup sa plume. Tout va aller crescendo. Très bien écrit et traduit, on nous met face à une famille typique japonaise à la recherche de repères. Face à la maladie et l'après maladie, j'ai été captivé par ces drames et ce quotidien. Guère amusant, cela ne m'a pas empêché d'aller au bout. Je ne lirais pas tous les jours ce genre-ci, mais de temps en temps je ne refuse pas. Cela nous remet aussi face aux réelles importances de la vie.