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Avis écrit le 23/06/2016

« Derrière ce polar psychologique c'est une description d'une partie de cette société japonaise. »

Inconditionnel du genre policier à la japonaise, avec les nombreux détails si caractéristiques, ce dernier ne déroge pas à la règle pour mon plus grand plaisir. Cependant derrière cette enquête haletante, qui nous conduit jusqu'à la dernière page, on nous propose une description du salaryman qui ne pense qu'à une seule chose : sa carrière. Même s'il n'est pas sorti d'une grande école, il met tous les moyens pour réussir. Au-delà de tous les aspects sociaux, si propre au Japon, on nous propose aussi la vision d'un couple mais pas seulement. C'est aussi une vision de l'amour et des relations sexuelles qui en découlent.

L'histoire policière en elle-même est prenante, mais sans pour autant être sensationnelle. On va tout simplement s'arrêter sur un fait étrange et de là va en découler cette enquête. Mais quant à l’histoire, je ne peux pas dire que cela m'a happé du début à la fin. Ce qui m'a plu, c'est le style de Matsumoto Seicho dans l’écriture et dans le fait de réellement aller dans les petits détails. Chaque chose à son importance, tout comme chaque acte. Peu importe nos faits et gestes, cela a des répercussions sur la suite. C'est cet aspect du détail et de l'envie de plonger le lecteur dans les lieux, de faire comme si on y était, qui a fait que ce roman m'a absorbé. Car dans le fond cela reste une histoire de tromperie, rien de bien extraordinaire. Mais c'est tout ce qui l'entoure qui donne envie de lire ce roman. C'est tout simplement : l'envie de comprendre comment d'un point de départ x on arrive à l'arrivée y. On débute ce roman doucement, sans se précipiter puis arrive "le moment" où tout va aller très vite et plonger le lecteur dans une spirale infernale où sa seule envie sera d'en connaître le dénouement.

On nous parle aussi de cette société japonaise qui ne pense qu'à une seule chose : la carrière et ceci au détriment de la vie de couple. Au point de ne pas être au courant de ce que peut faire sa moitié. Carrière où l'on mise tout et on fait en sorte de réussir. Ici on nous parle de ces salaryman qui font en sorte de plaire à leur chef pour pouvoir avancer. Sans réellement dire ce que l'on pense de l'autre, la seule chose qui importe c'est de réussir, peu importe, en quelque sorte, les moyens mis en œuvre. Puis à côté de ceci, on a la vie de couple, enfin si on peut appeler cela une vie de couple. Les relations sexuelles ne sont pas d'actualité et c'est plus un mariage de convenance que d'amour. Ce roman des années 1970, met en lumière un problème qui est toujours d'actualité en 2016.

Finalement, c'est dû à la politesse, si propre au Japon, qu'Asai va mener son enquête où, sans cela, rien n'aurait été. C'est un roman où l'intrigue passionne mais n'est pas époustouflante. La première partie va nous expliquer les faits dans un réel souci du détail pour notre plus grand plaisir. Mais suite à un manque de politesse, ne pas vouloir s'excuser, le roman va prendre un virage à 360 degrés pour devenir plus haletant et palpitant. Jusqu'à la dernière page l'enquête perdure et l'on se rend compte d'une chose : peu importe nos faits et gestes, la roue tourne. Alors que l'on souhaite tout simplement éviter d'attirer l'attention, c'est à cause de ceci que l'on fait des erreurs. On est dans la tête d'Asai dans ce roman policier où la psychologie des personnages à une grande importance.